1 Français sur 5 déclare envisager de créer sa propre entreprise ou se lancer à son compte d’après une étude récemment publiée par PwC. Mais parmi eux, seulement 7 % se sont réellement lancés. Une aventure enrichissante et disruptive, mais qui implique de nombreuses charges et dépenses… et donc de soigner sa relation avec sa banque. À ce sujet, il est bon de rappeler que certains frais bancaires peuvent être négociés, voire supprimés… En voici 5.
1. Les frais de tenue de comptes
Aussi appelés “frais de gestion du compte”, ils couvrent les coûts de fonctionnement de chaque compte courant (informatique, humain, transformation digitale, services, etc). Ce sont notamment ces frais qui permettent aux banques d’effectuer les opérations les plus classiques, à savoir :
- le relevé de compte,
- l’envoi du solde de compte,
- l’émission de chéquiers,
- les virements.
Les banques procèdent au calcul des frais de gestion chaque trimestre, et les prélèvent directement à la source (sur le compte bancaire du détenteur). Selon l’activité bancaire des entreprises, ils oscillent entre 55 et 120 € par trimestre. Ce qui représente pas moins de 480 € par an pour les entrepreneurs les plus ponctionnés, pour la seule utilisation de leurs comptes… Si vous êtes dirigeant d’entreprise et que vos frais se situent dans la fourchette haute (au-dessus de 100 €), n’hésitez pas à négocier à la baisse ces frais de tenue de comptes !
NB : elles sont encore rares, mais certaines banques en ligne et bancassureurs dispensent leurs clients de payer des frais de tenue de compte.
2. Les commissions de carte bancaire
Avec le développement des plateformes en ligne, sites e-commerces et autres services dématérialisés, le paiement par carte bancaire est logiquement le moyen numéro 1 de faire ses achats. Pour faciliter les transactions, la plupart des prestataires de services proposent à leurs clients ce mode de paiement.
Avantageux pour les clients (notamment depuis l’apparition du sans contact), ce service est payant pour les professionnels qui acceptent les paiements en carte. Pour chaque paiement reçu par CB, le professionnel paye une commission à sa banque. Ces commissions sur les transactions par carte bancaire ont des taux qui varient entre 0,5 et 0,8 %. Il n’est pas rare qu’elles représentent le tiers des bénéfices notamment chez les petits commerçants. Négocier à la baisse ces commissions, même de 0,1 point vous permet d’améliorer sensiblement vos marges. Notamment si vos volumes de transactions bancaires sont importants. C’est notamment le cas si vous gérez un site de e-commerce ou une marketplace.
Sur ce point, il faut savoir que tous les outils de paiement en ligne ne facturent pas les transactions de la même façon. Selon les services, vous pouvez être prélevé :
- au forfait,
- sur le montant total des transactions,
- à l’unité, avec un tarif fixe par transaction.
À vous de choisir le meilleur outil pour votre business. En tenant compte des tarifs, mais aussi de l’évolution de votre activité et des modes de consommations actuels.
3. L’autorisation de découvert
En accord avec votre banque, vous pouvez demander une autorisation de découvert. Ce service génère des frais proportionnels au montant du débit et au nombre de jours pendant lesquels le compte a été débiteur. Le taux appliqué est indiqué dans votre convention de compte. Avec une banque en réseau traditionnelle (BNP-Paribas, Le Crédit Lyonnais…), le taux d’intérêt annuel est compris entre 7 % et 19 %. Dans une banque en ligne, ce taux variera entre 8 % et 13,5 %. Mais ici encore, vous avez une certaine marge de manœuvre pour négocier ces frais de découvert (les agios) avec votre banque.
Pour commencer, en cas de découvert non autorisé, les taux d’intérêt pratiqués sont nettement plus élevés que pour les découverts autorisés, dans la limite du taux de l’usure fixé par la Banque de France.
Dans le cas d’un “petit découvert”, si vous présentez un historique bancaire presque irréprochable (avec peu ou pas d’incidents de paiement), vous pouvez demander à négocier voire supprimer ces frais. Ce sont les franchises d’agios. Même chose avec les frais d’arrêté de compte trimestriel et la commission d’intervention : il faut négocier à chaque fois avec votre banquier !
4. Les conditions de crédits
Tout emprunt contracté à la banque exige des garanties. Mais plutôt que d’apporter une caution solidaire sur la totalité de l’emprunt que vous contractez pour votre activité, demandez une caution simple sur un montant contractuellement déterminé. Ce faisant, vous limitez les montants de vos dettes et de vos engagements, et donc votre risque. En négociant ce type de garantie, vous faites d’une pierre deux coups : vous protégez votre patrimoine personnel, tout en respectant les conditions exigées par la banque.
En parlant de crédit, de nombreux emprunteurs potentiels ne savent pas qu’ils peuvent négocier les frais de dossier et les indemnités de remboursement anticipé.
5. Des packages
Et enfin, les packages : de nombreuses banques proposent des formules package “tout-en-un” qui comprennent un certain nombre de services. Parmi lesquels assurance (vol, perte, décès), autorisation de découvert, épargne automatique, service de gestion des comptes à distance, etc. Pour les banques, ces paniers garnis sont un excellent moyen de fidéliser leurs clients. Restez raisonnable et ne souscrivez qu’aux produits ou services dont vous avez réellement besoin. D’autant que dans certains cas, vous êtes protégé quoi qu’il arrive. En ce qui concerne l’assurance perte / vol de vos moyens de paiement (30€ par an en moyenne), sachez que la loi vous protège déjà en cas de perte ou de vol de votre carte bancaire. L’assurance n’est donc pas indispensable. En cas d’incident de ce type, vous n’aurez à payer que les 50€ de franchise.