Lundi s’est tenu en visio une conférence réunissant le gouvernement et les organisations syndicales et patronales. L’objectif principal de cette réunion ? Définir les étapes de la phase transitoire après-Covid. Il y était donc question de l’arrêt progressif des aides économiques mises en place par l’exécutif, mais pas que. Jean Castex et les autres interlocuteurs ont également discuté des aides à court terme pouvant soutenir les patrons et leurs salariés. Quel est le bilan de cette rencontre ?
Retour de la prime Macron
Quelles sont les caractéristiques de cette prime ?
Lundi, le Premier ministre a officiellement annoncé au cours du sommet social le retour de la prime Macron pour les travailleurs de la « deuxième ligne ». Cette prime défiscalisée avait déjà servi au printemps dernier à récompenser le travail des agents de sécurité, des caissiers ou encore des aides à domicile qui continuaient à exercer leur activité en dépit de la pandémie.
En quoi consiste-t-elle exactement ? Il s’agit d’une prime exceptionnelle réservée aux bas salaires dont le montant est plafonné à 1 000 €. Le montant versé est à la discrétion de l’employeur. Celui-ci peut être doublé si un accord d’intéressement a été signé par l’entreprise d’ici fin 2021.
La prime Macron est exonérée d’impôt et de charges. Employeurs comme salariés n’ont ni cotisations sociales ni contributions (CSG, CRDS) à payer lors du versement de cette prime. Si elle devrait être accessible « à tous les salariés », les « bénéficiaires privilégiés » devraient en être les salariés les plus exposés au coronavirus, à savoir les employés du bâtiment, de la propreté, du transport routier ou encore du commerce de détail.
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Pourquoi la prime est-elle renouvelée ?
Le premier objectif de la prime Macron est simple : récompenser les efforts des travailleurs de deuxième ligne, qui participent grâce à leur travail au maintien de l’économie et du bon fonctionnement de cette dernière. Cette prime exceptionnelle et exonérée sert à l’amélioration de leur pouvoir d’achat. C’est la troisième fois que cette prime entre en vigueur :
- la première prime Macron a été mise en place en 2019 en réponse aux revendications des Gilets jaunes, pour un montant de 400 € par salarié en moyenne ;
- en 2020, la prime a bénéficié à près de 5 millions de salariés. Le montant moyen était de 458 €.
Accompagnement des jeunes dans la vie active
Prime apprentissage : qu’est-ce que c’est ?
C’est un gros coup de pouce aux apprentis et à leurs employeurs ! Comme annoncé pendant le sommet social, la prime apprentissage, qui est l’une des principales raisons pour lesquelles 2020 a été une année record en matière d’apprentissage, est reconduite jusqu’à fin 2021.
Le principe de cette prime est le suivant : pour le recrutement d’un alternant mineur, l’employeur perçoit une aide de 5 000 €. Si l’alternant recruté est majeur, la prime s’élève à 8 000 €. Cette aide est ouverte à toutes les filières et tous les diplômes. En 2020, environ 500 000 contrats ont été signés dans le secteur privé grâce à cette aide. Le coût supplémentaire est estimé à 2,4 milliards d’euros.
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Quid de la prime à l’embauche des jeunes ?
La prime à l’embauche des jeunes prendra quant à elle fin le 31 mai 2021. Petite nouveauté : dès le mois d’avril, elle sera centrée sur les salaires inférieurs à 1,6 SMIC et non 2 SMIC comme c’était le cas jusqu’à présent, ce qui représente neuf embauches de jeunes salariés sur dix d’après le ministère du Travail. Le but de l’exécutif est « d’accélérer les embauches » dès la rentrée.
L’aide de 4 000 € pour l’embauche d’un salarié de moins de 26 ans a été sollicitée près de 346 000 fois par les employeurs depuis sa mise en place en été 2020. Elle est valable pour les recrutements en CDI comme en CDD, à condition que ces derniers durent trois mois a minima. La facture totale s’élève à environ 150 millions d’euros.
Quelles attentes pour l’après-Covid ?
Une transition en trois temps
Pour se pencher sur l’avenir des entreprises en période de post-Covid, un calendrier en trois temps a été défini par le gouvernement, le patronat et les syndicats pendant le sommet social :
- des « scénarios de levée des restrictions sanitaires » vont être étudiés jusqu’à la fin du mois de mars ;
- en avril, il sera question pour les ministères du Travail et de l’Économie de faire un état des lieux de la situation sociale et économique en France pour aboutir au retrait progressif des aides mises en place depuis le début de la pandémie ;
- la dernière phase durera de juin à septembre et consistera en la mise en place de « changements durables induits par la crise », ce qui signifie qu’il sera question d’adapter le monde du travail aux évolutions causées par les facteurs économiques, sociaux et sanitaires.
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Un accompagnement adapté au secteur
Bien évidemment, les mesures d’accompagnement ne peuvent être similaires d’un secteur à l’autre. Tous les domaines d’activité n’ont pas été impactés par la crise de la même manière. C’est pourquoi Jean Castex a insisté au cours de ce sommet social sur le fait que le plan de relance s’adaptera aux besoins de chaque secteur afin d’assurer au mieux la pérennité de tous dans la période d’après-Covid.