On l’attendait en 2020, ce sera finalement pour cette année. Le 11 juin 2021 marque le début de l’Euro de football. Une période généralement synonyme de folies : discussions animées, drapeaux hissés… et paris en ligne. Les opérateurs de paris sportifs ont connu une activité historique au premier trimestre 2021, qui devrait tout bonnement exploser dès le début de la compétition. Si les particuliers sont libres de miser le montant qu’ils souhaitent, l’administration fiscale a-t-elle un droit de regard sur les gains perçus ? Enquête.
Paris sportifs : suis-je imposé sur mes gains ?
Ligue des champions, NBA, Roland-Garros… à chaque parieur sa compétition phare ! Depuis l’ouverture à la concurrence du marché des paris sportifs en 2010, les plateformes phares telles que Betclic ou Winamax – pour ne citer qu’elles – se sont confortablement installées dans le cœur des amateurs de sport.
Un intéressant grandissant pour le pari sportif, illustré par une moyenne de 216 € de dépenses annuelles sur ces sites et applications. Le but étant de, premièrement, récupérer sa mise, mais aussi de générer des gains en pariant sur diverses statistiques du match, on est en droit de se demander si ces potentiels gains entrent dans le spectre des impôts. Qu’en est-il ?
Vous pouvez souffler : votre petit pactole perçu grâce à la dernière journée de Ligue 1 est à vous, et rien qu’à vous. En effet, les gains perçus dans le cadre de paris sportifs ne sont pas imposables : l’administration fiscale ne considère pas cette activité comme lucrative. Aussi, pas d’imposition sur ces revenus ni de case à remplir au moment de la déclaration.
Mais attention ! Ce n’est pas pour autant qu’il n’existe aucune taxe relative à cette activité. En réalité, les plateformes et les sites de paris en ligne taxent les sommes que vous placez à hauteur de 7,5 %. C’est une obligation pour ces derniers, puisqu’une taxation de ce type est nécessaire pour qu’ils puissent exercer leur activité légalement.
À noter également que ce taux est propre à la France, et généralement supérieur à la moyenne européenne.
Prudence cependant ! Si ces gains ne sont pas imposables aujourd’hui, nul ne sait de quoi demain sera fait. Si vous êtes un parieur régulier et que vous percevez des revenus conséquents grâce à cette activité, l’administration fiscale pourrait faire basculer ces derniers dans la catégorie des BNC (Bénéfices Non Commerciaux), ce qui les fera entrer dans un régime d’imposition. Pour autant, pour le moment, aucun plafond n’a été communiqué.
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À quoi s’attendre pour l’Euro ?
Un premier trimestre 2021 record depuis la libéralisation du marché il y a onze ans. Tels sont les mots de l’Autorité Nationale des Jeux (ANJ) en publiant son rapport trimestriel. Avec un total de mise total de 2,2 milliards d’euros, c’est un bond de 79 % par rapport à la même période, en 2020.*
Aujourd’hui, ce sont près de 2,5 millions de comptes de « joueurs » actifs, tandis que le football, sport le plus populaire en Europe, siège sur le trône des paris sportifs en représentant plus de la moitié des paris avec 1,3 milliard.
Le saviez-vous ? Cette année, c’est le match retour PSG-FC Barcelone en 8e de finale de la Ligue des champions qui a enregistré le plus de paris : 10,4 millions d’euros au total ! |
Pour cette édition 2021 de l’Euro, on s’attend donc à voir certains records battus. Le dernier en date, en 2016, avait généré quelques 141 millions d’euros de paris. Selon l’ANJ, ce chiffre pourrait simplement tripler cette année.
Pour autant, les professionnels gardent les pieds sur terre. Premier critère à ne pas négliger : le parcours de l’équipe de France, selon le directeur marketing de Winamax. Bien que les Bleus, forts de leur deuxième étoile, soient les favoris cette année, la prudence est de mise. Mais quand Griezmann et compagnie est allé au bout du Mondial 2018, le montant des mises totales a atteint 690 millions d’euros.
De quoi conduire Winamax à recruter une vingtaine de talents supplémentaire pour se préparer à l’événement sportif de cette année. Une année qui sera marquée par l’incitation au jeu responsable : les paris sportifs tiennent du divertissement et ne doivent pas devenir source de dépendance !
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