Les banques en ligne étaient au sommet, elles étaient novatrices et avaient le monde bancaire à leur pied. Aujourd’hui, elles sont devenues ringardes. Pourtant ING, Boursorama et les autres étaient les stars des années 2000… C’était sans compter l’arrivée en fanfare des « néobanques » comme Revolut ou N26. Aujourd’hui la guerre est sans merci. À coup de publicités et d’offres en tout genre, elles tentent de reprendre la main et de reconquérir le cœur des Français.
Les banques en ligne sont prêtes à tout…
… même à engager Brad Pitt pour faire parler d’elles. Oui, oui, Brad Pitt, vous avez bien lu. Boursorama a mis les moyens et ça à payer, sa publicité est devenue virale en quelques heures. En s’offrant les services de l’un des plus grands acteurs américains, la banque en ligne a frappé fort. Dans le spot publicitaire, on voit l’acteur hollywoodien se balader tranquillement dans les rues de New York. Il fait ses emplettes, s’achète un hot dog, ou retire de l’argent. Le tout avec sa carte ou son compte en ligne Boursorama. Du jamais vu pour une banque. Il est très rare de voir une star de ce calibre jouer dans une publicité de ce genre.
Boursorama l’a fait, et ça a payé.
L’objectif : miser sur l’un des acteurs les plus « bankable » du moment, afin de gagner en visibilité et surtout retrouver son image de pionnière. Et oui, il est là l’objectif principal, il se cache peut-être derrière le sourire ravageur de Brad Pitt, mais il est bien réel.
Les banques en ligne étaient autrefois les pionnières et se moquaient du modèle ringard des banques traditionnelles. Sauf qu’aujourd’hui ce sont elles qui se sont fait ringardiser. Il y a de nouveaux joueurs en ville, on les appelle « néobanques » et elles comptent bien, à leur tour, révolutionner le monde bancaire.
Il faut dire que Boursorama ou même ING ont en quelque années scellé leur destin en s’alliant à de grands groupes bancaires. Auraient-ils vendu leur âme au diable en perdant leur indépendance ? Peut-être. Ce qui est sûr c’est qu’aujourd’hui, Revolut, Orange Bank et N26, qui séduisent de nouveaux clients avec des cartes gratuites et des frais limités, leur prennent des parts de marché.
À présent, les acteurs comme Boursorama, ING, Fortuneo (filiale d’Arkéa) ou Hello Bank (filiale de BNP Paribas) veulent montrer qu’ils ont encore leur place. Ils n’ont donc plus le choix, il va falloir montrer les crocs et partir à la conquête d’une clientèle plus jeune et plus large.
Les banques en ligne s’en vont en guerre
La meilleure défense, c’est l’attaque. Les banques en ligne en sont convaincues, elles multiplient donc les initiatives commerciales. ING, par exemple, a lancé une offre de compte courant associée à une carte Mastercard gratuite. Pas de découvert autorisé et pas de frais de compte. Une vraie nouveauté pour la banque néerlandaise, qui s’adresse ici aux jeunes et qui complète l’offre existante, plus haut de gamme.
Effet boule de neige, Fortuneo s’est aussi lancé en proposant Fosfo, une offre sans frais de tenue de compte, sans condition de revenus, et avec une carte sans frais sur les paiements à l’étranger. Les deux banques s’inspirent largement de la carte Ultim de Boursorama : 125 000 clients depuis son lancement fin juin.
Les banques en ligne doivent à présent devenir rentables
Face à l’offensive de plus en plus pressante des néobanques, les banques en ligne ne doivent pas seulement faire parler d’elles, elles doivent surtout faire évoluer leur modèle pour gagner en rentabilité. C’est le moment de se remettre au goût du jour. Eh oui, nous ne sommes malheureusement plus en 2000. Les choses ne fonctionnent plus de la même manière.
Principal problème : le banques en ligne ne sont pas rentables. L’heure n’est donc plus à la conquête, mais à la fidélisation et à la conversion de la clientèle existante. Objectif : rendre les clients plus engagés, donc plus rentables.
La preuve, ING compte 1 million de clients en France, dont un quart en « relation principale ». Le groupe vient d’élargir sa gamme de fonds d’assurance-vie, avec des thématiques comme l’immobilier ou la tech. Typiquement, le genre d’offres que proposent les banques traditionnelles. Changement de cap radical pour ING qui se présentait à ses débuts comme une banque novatrice et différente. 20 ans plus tard, elle s’est assagit et tente d’inciter des clients existants à faire d’ING leur établissement principal.
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Même son de cloche chez Boursorama
Boursorama, qui vient de franchir le cap des 2 millions de clients, et vise les 3 millions pour 2021, mise sur le développement de sa gamme de produits financiers (assurance-vie, crédit immobilier…). Mais la transformation ne sera pas si simple car passer du tout gratuit à des offres payantes sera un vrai défi. De l’autre côté, les banques traditionnelles amorcent leur transformation en numérisant toujours plus leurs services et en offrant plus de flexibilité. Si cela continue, les deux modèles vont se rejoindre au milieu.
Si les autre modèle bancaires ne se distinguent plus, les néobanques vont-elles prendre le flambeau ? Nous le saurons bien assez tôt…