Investir oui, mais de manière responsable ! Et si l’on vous disait que vous pouviez investir tout en respectant certains principes éthiques, sociaux, voire environnementaux ? Investir dans des projets rentables mais aussi profitables à la planète et à la société en général, c’est un rêve que l’on peut désormais réaliser.
En plein essor, les fonds ISR (Investissement Socialement Responsable) restent encore méconnus par une grande partie des épargnants. Pourtant, ils se déclinent sous plusieurs formes : assurance-vie, fonds d’épargne salariale, placements retraite et même SCPI. Cette volonté de faire changer les choses se traduit de plus en plus dans l’évolution de l’offre des produits.
Voilà pourquoi, chez Tacotax nous voulions vous raconter l’histoire du placement responsable ! Suivez le guide, la révolution de l’ISR ne fait que commencer !
La grande histoire de l’investissement responsable
Lancés par les Nations Unies en 2006, les investissements responsables sont une volonté d’intégrer les problématiques Environnementale, Sociale et de Gouvernance (ESG) dans la gestion d’un portefeuilles. Mais c’est aussi une volonté des particulier de tendre vers une généralisation de la prise en compte des aspects extra-financiers. Comme nous le verrons plus bas, la simple rentabilité n’est plus un idéal par lui-même. Elle reste, certes, primordiale, mais elle n’est plus le seul aspect que l’ont va étudier dans le choix d’un investissement. Partons à la rencontre de ces fameux ISR.
Les origines
À l’origine, la finance responsable est un mouvement philanthropique religieux de la communauté anglo-saxonne des Quakers. À l’époque, la Société religieuse des Amis, réputée pour son intégrité, s’érige contre la possession de richesse en faveur de l’égalité. C’est par elle que l’investissement socialement responsable se développe et s’enracine entre 1890 et 1917. Pour les historiens, cette période correspond à l’avènement d’un nouvel ordre social.
La vie politique anglo-saxonne était régie par trois critères :
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Les années 1990 : l’institutionnalisation des ISR
Pendant longtemps, la finance responsable a été associée à une forme de militantisme. L’intérêt de ces types de placement n’étant pas la performance financière mais l’éthique. Concrètement, investir de façon responsable revenait à accepter des marges plus faibles et renoncer à une partie de ses dividendes. Or, encouragée par l’évolution du cadre réglementaire, la pratique prend une véritable tournure institutionnelle dans les années 90.
Les premiers « fonds verts » (placements éco-solidaires) voient le jour au début de la décennie. Vers la fin des 90s, les premières agences de notation extra-financières se développent en Europe et en France. Aussi l’Observatoire de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (ORSE) est créé en 2000, et Novethic, centre de recherche dédié à l’Investissement Responsable, en 2001.
Depuis quelques années, les sociétés de gestion et les établissements financiers ont étoffé leurs offres et les particuliers sont désormais convaincus. Certains fonds ISR sont même cotés en Bourse.
Mieux comprendre les investissements responsables
Les principes
Les principes pour l’investissement responsable sont au nombre de 6. Les investisseurs qui s’engagent à les respecter doivent :
- Prendre en compte les questions ESG dans leurs processus de décisions en matière d’investissement.
- Prendre en compte les questions ESG dans leurs politiques et leurs pratiques d’actionnaires.
- Demander aux sociétés dans lesquelles ils investissent de publier des rapports sur leurs pratiques ESG.
- Favoriser l’acceptation et l’application des PRI auprès des gestionnaires d’actifs.
- Travailler en partenariat avec les acteurs du secteur financier qui se sont engagés à respecter les PRI pour améliorer leur efficacité.
- Rendre compte de leurs activités et de leurs progrès dans l’application des PRI.
Comment investir de façon responsable ?
Investir directement dans une cause
Pour un particulier, l’investissement solidaire ou responsable peut se faire en soutenant directement une cause, un secteur qui lui tient à cœur. En première ligne se trouvent:
- la cause environnementale,
- les inégalités sociales,
- l’accès au logement,
- l’accès à l’eau
L’achat de parts de groupement forestier par exemple, peut être considéré comme un investissement responsable, dans le cadre où les groupements forestiers contribuent à préserver les forêts françaises, et donc écologiques. Idem avec les vignobles, ou encore, dans l’immobilier, en soutenant la construction dans le neuf et l’accès au logement au plus grand nombre avec la loi Pinel.
Investir dans un fonds d’Investissement Socialement Responsable
La deuxième option consiste à investir directement dans un fonds ISR. Gérés par des sociétés de gestion habilitées par l’Autorité des marchés financiers (AMF), ces fonds sont accessible aux épargnants via un placement financier répondant à des critères ESG, comme :
- le compte titres ordinaire,
- le Plan d’Épargne en Actions (PEA), si le fonds ISR y est éligible,
- l’assurance-vie, si votre contrat le prévoit,
- l’épargne salariale ou de retraite collective,
- certains produits d’épargne retraite individuelle, comme le Plan Épargne Retraite
Ces fonds sont tournés notamment vers le développement des énergies renouvelables ou la réduction des inégalités hommes/femmes au sein des entreprises. On les trouve au sein :
- de la plupart des banques en réseau,
- des compagnies d’assurance,
- des chaînes de la grande distribution alimentaire.
Les trois formes d’ISR possibles
- les fonds socialement responsables ou de développement durable : ce sont les ISR préférés des Français. Cette forme d’investissement consiste à intégrer des critères sociaux et environnementaux d’évaluation d’une entreprise cotée en les croisant avec des critères financiers. Cette stratégie permet ensuite de sélectionner les entreprises les plus eco-conscious et les ajouter à son portefeuille.
- les fonds d’exclusion : grands favoris des pays anglo-saxons, ils reprennent le modèle de base développé dans les années 1920 en excluant du champ d’investissement certains secteurs jugés immoraux ou incompatibles avec les valeurs religieuses. Parmi ces secteurs, on trouve les « classiques » : jeux, tabac, alcool, armes. Récemment, les « placements éthiques » comme on les appelle se sont également tournés vers les OGM et le nucléaire.
- l’engagement ou activisme actionnarial : il consiste, pour les investisseurs, à exiger des entreprises une politique de responsabilité sociale plus forte, soit en les interpellant directement, soit par l’exercice des droits de vote en assemblées générales (AG).
Investissement responsable : promesse ou réalité ?
Donner du sens à son épargne, voilà tout l’intérêt de ces investissement. L’objectif : que le particulier puisse pleinement s’épanouir et réaliser ses rêves tant patrimoniaux, financiers que responsables.
C’est bien beau tout ça, mais faut-il vraiment croire aux promesses de l’investissement socialement responsable ?
Une question qui avait toute sa légitimité il y a quelques dizaines d’années. En, effet, à l’époque tout était beau et neuf et il était très difficile de croire que l’ont pouvait concilier performance économique et impact social et environnemental. Pourtant, malgré le doute d’un grand nombre, il faut bien dire que les mentalités ont changé. Ce qui paraissait incongru se traduit désormais par des avancées concrètes.
Nous parlons aujourd’hui de critères dits « extra-financiers », et le monde de la finance les prends aujourd’hui bien plus en compte. Comme nous l’avons vu plus haut, les produits d’épargne et d’investissement dits « responsables » répondent à de nouvelles normes. Et ça marche ! La preuve, ces ovnis de l’investissement se sont fait une place de choix dans les portefeuilles des Français. Fin 2019, les approches responsables pesaient pour 36 % des encours gérés en France, selon l’Association française de la gestion financière (AFG).
Et si avant, trouver un ISR était comme chercher une épine dans une botte de foin, ce n’est vraiment plus le cas aujourd’hui. L’investissement responsable se décline sous de multiples formes. Par exemple, les contrats d’assurance-vie ont désormais l’obligation d’inclure au moins un fonds labellisé ISR dans chaque contrat depuis le 1er janvier 2020. Comme nous vous le disions, les critères extra-financiers ont prit une grande place dans le portefeuille des Français.
Critères environnementaux et sociaux
S’il n’y a pas de standard précis concernant ces critères, ils sont généralement classés en trois catégories :
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Et ce n’est pas qu’un effet de mode. C’est une véritable volonté de la part des épargnants de s’engager plus durablement pour une cause qu’il leur est chère. En effet, selon un sondage Ifop, six Français sur dix accordent de l’importance aux impacts environnementaux et sociaux dans leurs décisions de placement.
Quant à la gouvernance, elle englobe des problématiques comme :
- la responsabilité fiscale,
- l’éthique des affaires
- l’équité des rémunérations.
L’objectif a de bonnes chances de se concrétiser, ce qui devrait aussi faire progresser les exigences des investisseurs en la matière… la révolution ISR ne fait que commencer.